jeudi 24 décembre 2015

COP 21 : L'accord de Paris et l'Afrique.


 

 
La COP 21 s'est conclue par l'accord de Paris qui a réussi à faire accepter aux 195 États, le principe d'une limitation de l'élévation des températures à 1,5°C, un objectif plus ambitieux que les 2°C prévus initialement.
 
Y a t-il eu un sursaut de la part des États  ?
Cette question mérite de se poser quand on sait toutes les réserves exprimées quant à la limitation à 2°C.
 
A la lecture des 39 pages de l'accord de Paris, il convient de relever certains points qui permettront d'évaluer l'impact de cet accord par rapport aux attentes des pays africains.
  • Comme souligné de prime abord, les États ont consenti à un objectif de limitation des températures à 1,5°C plutôt qu'à 2°C;
  • Cet accord  avec comme dépositaire le secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies, sera ouvert à la signature du 22 avril 2016 au 22 avril 2017;
  • Il est demandé aux États de déposer dans les meilleurs délais leurs instruments de ratification, d'acceptation, d'approbation ou d'adhésion;
  • Un objectif chiffré des pays développés fixé à un niveau plancher de 100 milliards de dollars par an jusqu'en 2025;
  • Le fonds vert, cheval de bataille des pays africains, a été identifié ainsi que d'autres fonds, comme moyen de financement devant concourir à l'accord de Paris.
Voilà à mon sens les points sur lesquels se sont attardé les négociateurs. Mais, il faut dire que j'exprime une certaine réserve quant à la réalisation même de toutes ces belles intentions qui fondent l'espoir des pays africains.
 
Le consensus général autour de la nécessité d'agir n'était pas un obstacle car au regard des effets des changements climatiques qui se ressentent de plus en plus sur la planète, j'estime que  tous les États ont toujours senti la nécessité d'agir mais c'était plutôt le comment de l'action qui posait problème et des intérêts à sacrifier, notamment économiques.
Je me demande dans un tel contexte, comment les États ont pu accepter la limitation  à 1,5°C qui du reste, aux dires de certaines organisations de la société civile, serait déjà atteinte; à première vue, on pourrait croire que la marge de manœuvre s'élargit  mais dans la guerre des chiffres, c'est difficile d'avoir une position tranchée. Qu'a cela ne tienne, à 1,5 ou à 2° C, il faut agir et vite.
 
Les 195 États  ont une année à partir du 22 avril 2016, pour signer l'accord. Très bien!
Espérons juste que dans les 55 signatures nécessaires pour l'entrée en vigueur de l'accord, seront comprises celles de grands pollueurs comme la chine, les États Unis et l'inde. Sinon, l'Afrique pourra toujours attendre longtemps les 100 milliards promis.
Face à l'accord de Paris se dresse également l'obstacle du processus de ratification de différents États; s'il semble fluide dans les pays développés, en Afrique avec l'instabilité politique, cette signature fera à coup sur, l'objet d'une prorogation pour ne pas dire d'un GLISSEMENT, une expression en vogue  sur  la scène politique congolaise présentement. Les parlementaires africains à cette COP 21, voulaient absolument de cet accord car disaient-il, ce processus avait trop duré; là, il leur appartient à ce stade, de cesser d'être une caisse de résonance comme c'est souvent le cas en Afrique, mais plutôt un véritable contre pouvoir afin de pousser leur gouvernements à respecter les différentes échéances contenues dans l'accord.
 
L'accord de Paris est-il contraignant?
 
En se fiant à la lettre de l'accord, les expressions " demande, invite, recommande", me laisse penser qu'il s'agit là juste des recommandations . D'ailleurs, comment pouvait-il en être autrement, quand on sait qu'en relations internationales, les intérêts de chaque  État,  passent avant ceux de l'intérêt général des populations vulnérables des pays en développement. Je me suis toujours insurgé contre la quête d'un accord contraignant dans les négociations sur les changements climatiques  car je vois mal comment les petits États insulaires si vulnérables ou africains d'ailleurs, pourraient contraindre des États comme la chine, l'Inde ou les États Unis, fussent-il grands pollueurs, à respecter leurs engagements. A moins d'un changement miraculeux , ca reste une utopie. L'ONU n'est guère une solution, car elle a perdu au fil des années, ca force; que dis-je? Elle a depuis sa création, contenues les germes de sa faiblesse qui s'exprime de manière criante dans différents problèmes auquel l'humanité fait face.
 
Dans ces conditions quelle est la marge de manœuvre des États africains?
 
A mon sens, ils devraient d'abord en tant parties à la CCNUCC, commencer par transmettre  leurs contributions déterminées au niveau national dans les neuf ou douze pour tel que recommandé dans l'accord de sorte qu'ils soient en position de rappeler la clarté et la transparence voulues par l'accord de Paris; ensuite, une attention soutenue de leur part sur toutes les initiatives sur le continent afin de faire face eux-mêmes, aux effets des changements climatiques car 100 milliards de dollars par an pour alimenter le fonds vert entre autre, sont largement à la porteé des États africains car l'union fait la force dit-on.
 
 


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